Naviguer vers une prospérité durable en développant une économie bleue forte pour Madagascar

Naviguer vers une prospérité durable en développant une économie bleue forte pour Madagascar

L’humanité se trouve actuellement à un moment crucial de son histoire. Le développement économique des dernières décennies a sorti des millions de personnes de la pauvreté, mais à quel prix ? Dans cette poursuite effrénée de la croissance, n’avons-nous pas sacrifié ce qui est le plus important : la durabilité de notre planète ?

 En conséquence, nous sommes confrontés à un dilemme existentiel. Comme l’a dit l’économiste Kenneth Boulding, ‘est-il possible de penser à une croissance infinie face à une ressource finie ?’ En d’autres termes, les modèles économiques traditionnels tels que nous les connaissons continueront de réduire nos ressources naturelles jusqu’à leur disparition, à moins que quelque chose ne soit fait pour les changer. Par conséquent, faisons face aux faits.

Le changement climatique, la mauvaise gestion de nos externalités négatives et la détérioration des ressources naturelles mettent en évidence le besoin urgent d’une gestion durable des ressources naturelles. Ces pratiques ont un impact dévastateur sur la biodiversité marine et côtière, ainsi que sur notre santé, notre bien-être social et notre économie. En effet, l’incapacité à atténuer le changement climatique, la perte de biodiversité, l’effondrement des écosystèmes, la migration involontaire à grande échelle figurent parmi les cinq principaux risques auxquels les entreprises seront confrontées au cours de la prochaine décennie. (Forum économique mondial, 18e édition du Rapport mondial sur les risques 2023). Prévenir ces risques est une tâche difficile mais pas impossible. En adoptant des modèles économiques plus durables, non seulement nous pouvons inverser ces tendances désastreuses, mais nous pouvons également forger un avenir plus résilient et durable.

Explorer l’économie bleue pour trouver un avenir durable

Madagascar, dont la beauté n’a d’égale que sa richesse naturelle marine. L’économie bleue a le potentiel de constituer un chemin prometteur vers un avenir prospère et durable. Selon la CEA, l’économie bleue consiste en l’utilisation durable et la conservation des ressources aquatiques dans les environnements marins et d’eau douce. Elle comprend des activités qui exploitent les ressources aquatiques (pêche, exploitation minière, pétrole, biotechnologie, etc.) ou utilisent les environnements aquatiques (transport maritime, tourisme côtier, etc.), tant qu’elles sont réalisées de manière intégrée, équitable et circulaire. Madagascar est un véritable trésor d’opportunités dans l’économie bleue, un véritable joyau de la biodiversité. Par exemple, le secteur de la pêche à Madagascar est une source directe de revenus pour plus de 170 000 personnes et une source indirecte de revenus pour 300 000 personnes. Il procure des revenus à plus de 1,5 million de personnes. Selon la Banque mondiale, en 2020, il contribue à une production annuelle de 750 millions de dollars, soit 7 % du PIB national. Le littoral et la zone économique exclusive de Madagascar ont un potentiel significatif pour des industries émergentes telles que la mariculture, les énergies renouvelables offshore et la biotechnologie marine. De plus, en se concentrant sur la création d’emplois locaux, le développement des compétences locales et la stimulation de l’entrepreneuriat dans le tourisme, le transport maritime, les énergies renouvelables, la pêche et l’aquaculture, Madagascar renforcera sa résilience économique tout en préservant son capital naturel.

Une vision holistique de la croissance

La promotion de l’économie bleue nécessite un engagement fort des parties prenantes et une reconnaissance que la croissance économique durable ne peut être dissociée de la préservation de l’environnement. L’intégration de la gestion des ressources naturelles nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement, le secteur privé, les organisations de la société civile, la communauté scientifique, les partenaires techniques et financiers, et les communautés locales.

Le Rapport de la Banque mondiale sur l’environnement de 2022 recommande les actions suivantes pour soutenir le développement de l’économie bleue à Madagascar :

  • Encourager l’investissement du secteur privé et public dans la gestion et le recyclage des déchets plastiques marins ;
  • Créer des programmes de financement à long terme pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation dans l’économie bleue ;
  • Développer des incitations pour réduire la pollution urbaine et industrielle ;
  • Explorer les incitations pour améliorer ou développer les chaînes de valeur bleues et l’économie circulaire.

Quelles sont les opportunités associées à l’économie bleue, et comment le secteur privé peut-il en tirer parti ?

À travers divers projets et initiatives, le secteur privé peut apporter une contribution significative à la promotion et au développement de l’économie bleue :

  • Développer et promouvoir des destinations touristiques respectueuses de la nature, de la population locale et de la culture ;
  • Investir dans des pratiques de pêche durables qui lient l’exploitation et la gestion des ressources marines et en développant des fermes aquacoles durables respectueuses de l’environnement et économiquement viables.
  • Investir dans des énergies propres et renouvelables, tout en améliorant l’efficacité énergétique.
  • Adopter des technologies respectueuses de l’environnement et investir dans la modernisation des infrastructures portuaires visant à optimiser la gestion des navires et à réduire les impacts sur les écosystèmes côtiers.

En investissant dans l’économie bleue, le secteur privé renforce son rôle de moteur de création d’emplois et de générateur de valeur partagée. L’essence même de l’économie bleue de Madagascar dépend de l’équilibre entre la croissance économique et la protection de l’environnement. C’est l’une des meilleures approches que nous puissions prendre pour garantir le développement des générations présentes et futures.

Paru dans le magazine « The American »

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